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penser la musique
4 mars 2013

Création/Concert le 6 Mars - Présentation/Séminaire le 8 Mars

Mercredi 6 Mars, 20h30 à l'Angora, 3 boulevard Richard Lenoir, Bastille, Paris XI.


Création de la pièce de Frédéric Maintenant, Pièce N°6 pour piano (1999) interprétée par Dora Stalidou.

La pièce sera présentée en deux versions interprétées par Dora Stalidou, une version rapide et une version lente. Entre ces deux versions, Frédéric Maintenant effectuera une improvisation, le tout formant une pièce dans l'esprit Third Stream: Variation sur Pièce N°6 .

Dora Stalidou: Piano
Frédéric Maintenant: Piano

Ensuite, Frédéric Maintenant reprendra l'idée de deux de ses pièces improvisées:

1. Mémoire de la Forêt Noire [pour Cecil Taylor] (2011)
2. Seurat [pour Gérard Grisey] (2003)

Frédéric Maintenant: Piano


A noter que le Vendredi 8 Mars, Frédéric Maintenant fera une présentation en Sorbonne:
Contexte et analyse de Spectra (1958) de Gunther Schuller: peut-on parler d'une oeuvre proto-spectrale?
dans le cadre du séminaire de Jean-Marc Chouvel, "Théorie et analyse de la musique" 17h30 - 20h, salle D421 du centre Serpente (Université Paris Sorbonne, Maison de la recherche, 28, rue Serpente 75006 Paris)




À propos de Pièce n°6 (1999) pour piano

Durant les années 80, j'ai essayé de développer en autodidacte une technique sérielle dodécaphonique qui puisse aussi servir à l'improvisation. Je ne connaissais pas alors la pensée de la Third Stream mais étais familier, en tant qu'auditeur, à la fois de la musique pour piano de Schönberg et de la musique pour ensemble de Carla Bley. Ainsi me vint l'idée simple de jouer une gamme ton par ton à la main gauche et l'autre à la main droite, il était possible alors de mémoriser partiellement des séries.
Pour moi le seul test valable d'une théorie musicale est dans la pratique et dans la réception par des experts. L'écoute faite par des auditeurs non musiciens me paraît aussi hautement estimable. En 1987, j'eus l'occasion, de façon naïve, de valider en partie ma théorie.
Travaillant dans l'organisation du festival de Jazz de Nîmes, il m'était possible de rencontrer et discuter avec de nombreux acteurs essentiels de la scène musicale contemporaine dite jazz. Mais le test de la pratique en présence de Don Cherry reste pour moi un moment révélateur.
Travaillant sur ce principe de composition/improvisation sérielle, je fus amené pour des raisons de commodités à aller jouer sur le piano de l'hôtel où logeait Don Cherry. Celui-ci était en train de manger une soupe, il était midi, et je m'enquis de savoir si cela ne le gênait pas que je joue du piano: Non répondit-il, j'aime écouter de la musique en mangeant.
Sachant qu'il allait faire un concert avec Ornette Coleman dans la soirée, je n'hésitais pas et partis dans une improvisation pseudo-sérielle dont il ne reste aucune trace. Ayant fini de jouer je constatais que Don Cherry n'était plus là, et m'empressais un peu gêné de retourner à mon travail pour le festival. Lorsque sortant de l'hôtel, j'entendis une voix, me demandant de m'assoir. Don Cherry était là, dans un fauteuil, il semblait intrigué par ma musique, il ne rentra dans aucune considération technique, et finit par me dire: "keep your head cool, and it will work."
Ce n'est que récemment que je me suis rendu compte que cette remarque m'avait servi aussi dans mon travail théorique et pas uniquement dans ma capacité à improviser de façon convaincante au piano.
Dix ans plus tard, après un stage de piano et une rencontre avec Barry Harris, ayant fini mes études de mathématiques puis d'acoustique à l'Ircam notamment, ayant sous l'impulsion de Michaël Lévinas, entrepris des études complémentaires de jazz à Goldsmith's College et à la Guildhall School of Music and Drama où je croisais très brièvement George Russell, dix ans plus tard, je me reposais la question de trouver une technique de composition sérielle durant le cours de mon Master en musique contemporaine option composition à l'université de Bath Spa.
Je connaissais alors en partie les idées de Gunther Schuller et d'André Hodeir, mais je cherchais mon propre langage ailleurs, c'est ainsi que je trouvais des réponses à mes questions dans l'ouvrage de Alan Forte, The Structure of Atonal Music (1973). Je décidais alors d'écrire une série de 29 pièces, chacune étant une étude sur chacun des 29 pc-sets de 4 notes, organisés en séries suivant des chaînes de Markov. Finalement, je m'arrêtais après 6 pièces, le 6ème pc-set  (0,1,2,7) ne comportant ni tierce mineur, ni tierce majeur.
On peut lire dans mon journal au 20 octobre 1998: Tétratonie VI (fugue) is finished. Je me décidais plus tard pour un titre plus sobre: Pièce N°6, et datais cette pièce en 1999. J'ajoutais aussi une dédicace à la mémoire de Georges Perec.
Le tissu musical de Pièce N°6 a été repris, retravaillé dans Honduras, pour mezzo-soprano, flûte, trompette, violoncelle, piano et percussions (1998/99), 10mn, pièce créée par le Cornelius Cardew Ensemble le 19 mai 1999 dans le cadre de l'inauguration du Michael Tippett Centre à Bath. Quelques barres de mesures de Pièce N°6 peuvent être entendues telles quelles au début de la 3ème partie de Honduras.
Frédéric Maintenant

(http://penserlamusique.canalblog.com/)
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  • blog se voulant ouvert sur une réelle pensée musicale, non bornée, depuis Rousseau, en passant par Boulez, la musique spectrale, mais aussi un questionnement sur l'esthétique 3rd stream, le rapport au Jazz et à toute autre musique tournée vers la création
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